Pourquoi rempoter un bonsai ?
Car c'est un être vivant, qui pousse et se développe. Même si les racines sont limitées par l'espace de la poterie, elles continuent à se développer. Au bout de quelques années, le pot va être complètement rempli, c'est à ce moment là qu'il faudra effectuer un rempotage.
Une plante crée des racines pour deux raisons :
- Puiser l'eau et les nutriments dans le sol ;
- S'ancrer dans le sol et ne pas tomber au premier coup de vent.
La première fonction est assurée par de petites racines que l'on appelle les radicelles. Progressivement elles vont s'allonger, durcir et se transformer en bois pour assurer l'ancrage dans le sol.
Quand nous cultivons un bonsai, nous avons besoin des radicelles, mais pas de ces longues et grosses racines qui servent à maintenir l'arbre dans le sol. Pour schématiser, le rempotage consiste donc à couper les grosses racines et à conserver les petites qui sont proches du tronc. Au fil du temps, sur un bonsai mature, il n'y a quasiment plus de grosses racines mais uniquement un « chevelu » composé de fines racines et radicelles.
C'est pour cela qu'un bonsai arrive à survivre dans un petit pot.
Quand rempoter mon bonsaï ?
Le moment pour rempoter votre bonsaï dépend de la variété et de votre situation géographique. Le rempotage est une période cruciale très attendue pour les bonsaika. En premier lieu il permet de renouveler le substrat, et stimuler la vigueur de l’arbre mais aussi de voir son arbre dans un nouveau pot, avec une inclinaison différente, une nouvelle face.
Généralement les mois de février et mars sont propices aux caduques et conifères. Les variétés à fleurs comme les azalées ou camélias seront taillées et rempotées après floraison. Les tropicaux comme les ficus seront travaillés et rempotés en période chaude (généralement au mois de juin)
La fin de l’été est également une très bonne période pour le rempotage, en effet nous avons l’habitude de rempoter beaucoup de nos arbres fin août/début septembre car les températures sont moins suffocantes et les arbres commencent à rentrer dans une période qui s’apparente à un 2nd printemps ce qui favorise rapidement l’émission de nouvelles racines. Cela permet d’avoir un bonsai enraciné et plein de vigueur avant l’hiver.
Cependant rempoter à cette période implique de pouvoir fournir une bonne hygrométrie ambiante après le rempotage et tout le monde n'a pas une installation d'arrosage et de brumisation comme la notre. Donc ne rempotez en août que si vous savez ce que vous faites, sinon optez pour le début du printemps !
Le rempotage se fait lorsque le pain racinaire est compact et sain
Exemple pour un pin mugo : En retirant l'arbre du pot vous devez voir des mycorhizes. Ces filaments blancs sont en fait des champignons qui vivent en symbiose avec les racines et aident à puiser des nutriments dans le sol. Elles se développent en quelques années et vont progressivement coloniser le pot. Vous devez donc avoir une bonne odeur de champignons, et une motte bien recouverte de ces filaments : c'est le signe d'un arbre sain.
Les bonsaï sont généralement rempotés tous les 2/3 ans pour des jeunes sujets et 3/4 ans pour des plus anciens Si l’arbre commence à sortir du pot ou si, lors des arrosages, l’eau a du mal à pénétrer à cause d’un substrat trop compact, un rempotage est nécessaire.
Quelques précautions à prendre afin d’affaiblir au minimum l’arbre pendant un rempotage :
- Faites sécher votre arbre. En effet, il sera beaucoup plus facile de procéder au rempotage avec un substrat sec. Il pourra s’enlever plus aisément sans abîmer les racines.
- Ne rempoter pas en plein soleil. Les fines radicelles peuvent rapidement sécher, il est donc préférable de rempoter dans un lieu ombragé et à l’abri du vent.
Dans quoi cultiver mon bonsaï ?
La terre (le substrat) est l’élément primordial pour une bonne culture. Il doit être en symbiose avec la variété et le lieu où vous habitez. Vous ne cultiverez pas votre arbre de la même façon au nord de la France que nous ici dans le sud-Ouest. C’est pour cela que nous allons de vous expliquer notre mode de culture et ce qui est possible de faire chez vous ..
Tout d’abord un substrat doit avoir 3 qualités essentielles :
- Être rétenteur en eau
- Être aéré
- Être drainant
L’équilibre entre ces trois éléments dépendra de la capacité du substrat à rester homogène entre chaque rempotage.
Notre terre en lot et garonne ...
En effet, la plupart de nos bonsai sont cultivés en pleine terre, lors des arrachages, nous ne détruisons pas totalement la motte et gardons une partie de terre franche du champ qui est une terre argileuse ...
- Ses avantages : retient bien l'humidité et les minéraux
- Ses inconvénients : il est difficile à travailler et s'engorge vite lors des fortes pluies
>Terre du champs >Terreau (tourbe)
Lors de nos rempotages, nous utilisons du terreau agricole, ce qui nous facilite la culture étant donné la quantité d’arbres que nous disposons, à savoir que la majorité d’entre eux sont dehors au soleil tout le long de l’année, un substrat drainant comme 100% akadama ou pomice serait pour nous impossible, l'arrosage serait 2x plus importante !
La composition de notre terre :
- 15% Tourbe noire
- 35% Tourbe blonde
- 20% Eco vieillies 0/10
- 10% Terre végétale
- 10% Fumier de cheval
- 10% Pouzzolane 3/6
- +Dolomie (pour PH6/6.5)
Et chez moi, je fais comment ?
Il existe des substrats pour bonsaï à base de roches volcaniques que vous pouvez utiliser purs ou en mélange. Ces terres déshydratées ont pour qualité d’être stables et d’assurer un bon drainage, mais ne contiennent pas d’éléments fertilisants. Mais c’est à chacun de trouver l’équilibre entre drainage et absorption et votre lieu de culture.
Cependant, nous vous conseillons vivement de garder une partie du substrat d’origine. Il ne faut pas oublier que la majorité de nos arbres sont issus de semis. Leur enlever entièrement la terre d’origine pourrait être fatal sur des espèces comme les pins, azalées ou myrtes
L’akadama : Cette argile japonaise dure, spécialement produite pour les besoins du bonsaï est sans doute la plus utilisée. Cuite au four puis concassée, son aspect est celui de petits grains homogènes qui ont la particularité d’avoir un pH neutre et de bien retenir l’eau. De plus sa couleur à l’état sec est différente de celle humide ce qui permet de reconnaitre d’un coup d’œil les besoins en eau du substrat. Ne disposant pas d’éléments nutritifs il faudra veiller à fertiliser plus souvent et en plus grande quantité. Elle est également dépourvue de substances pathogènes : insectes, ou champignons en sont exclus. L’inconvénient de l’akadama est qu’elle se délite rapidement, ce qui compacte le substrat et empêche une bonne aération. Il faudra donc rempoter plus fréquemment.
La pumice : Aussi appelée « pierre ponce » elle absorbe assez bien l’eau et les nutriments et elle a un pH neutre. Elle assure un très bon drainage et aération. Utilisée pure ou en mélange elle aide à la rétention d’eau et permet aux racines de très bien se ramifier. Elle est aussi dépourvue de nutriments ce qui nécessite un engraissage plus fréquent. Elle a l’avantage toutefois d’être moins onéreuse et moins rétentrice en eau que l’akadama.
La pouzzolane : Roche volcanique au pH neutre, elle assure un très bon drainage et elle ne se délite pas. Elle retient mois l’eau que la pumice ou l’akadama, il faudra donc en tenir compte lors de vos rempotages. Il est préférable de l’utiliser en mélange et non pure. Tout comme la pumice elle est moins onéreuse et très facilement trouvable en jardinerie.
La kanuma : est une terre très légère japonaise acide. Elle en est aussi très acide (pH 6-7) donc conviendra pour les plantes acidophiles telles que les azalées et camélias. Très drainante, ayant de très bonnes propriétés d’aération, elle peut être utilisée pure pour les variétés citées.
Quelques exemples de substrat selon les variétés :
- Les conifères ont besoin d’un mélange très drainant . Par exemple : 60% de pomice , 20% d’akadama et 20% de terre.
- Les feuillus apprécient un sol frais humifère riche en terreau. Par exemple : 50 % de terre de jardin, 50% d’akadama
- Les azalées ont besoin d’une terre acide et drainante composée de 80% kanuma et de 20% d’akadama est une bonne formule.
- Un bonsaï d’intérieur apprécie 50% de terreau et 50% akadama
Comment rempoter un bonsai ?
- Sortir le bonsai de son pot, idéalement, évitez de trop tirer la motte afin de ne pas abîmer les racines.
- Démêler les racines, à l'aide d'une petite griffe à main ou d'une fourchette recourbée, peignez les racines pour les séparer tout en retirant au maximum la terre, avec une paire de ciseaux, coupez entre un tiers et la moitié de la longueur des racines. Il est préférable de favoriser les petites radicelles plutôt que les grosses racines. Pour les pins, laissez au moins la moitié de la masse racinaire intacte afin de protéger les mycorhizes essentiels à la survie de l’arbre
- Préparer votre mélange de terre et trouver le pot adéquat, dans l’idéal sa longueur doit être inférieure d’un tiers à la hauteur du bonsaï, et sa largeur un peu inférieure à l’étalement de l'arbre. Sa profondeur est égale au diamètre du tronc du bonsaï. Cela n’est pas toujours possible. Si votre bonsai doit pousser fortement nous vous conseillons d’utiliser un pot de grand volume (pot de culture)
- Obturer les trous de drainage : posez une petite grille sur les larges trous pour empêcher les racines de passer à travers. Notez qu’un pot à bonsaï comporte plusieurs trous, et de fort diamètre (ATTENTION : ne jamais boucher les trous)
- Aménager un dôme : façonnez une motte de terre au centre du pot arrivant jusqu’au niveau du rebord.
- Positionner l’arbuste : Placez-le dans le pot, et vérifiez que sa position soit esthétique. Vous pouvez encore retirer de la terre en excès autour des racines, s’il en reste beaucoup, avant de replacer le sujet dans la position que vous souhaitez.
- Compléter le mélange : Apportez de quoi combler les espaces entre les racines et entre la motte et le rebord intérieur du pot. Placez les éléments de décor (pierre, mousse) et peaufinez le tout.
- Arroser copieusement : Inondez le bonsaï en faisant couler de l’eau en pluie douce (pas au jet!). Tenez la terre humide jusqu’à reprise complète et placez le pot à l’ombre et à l’abri des courants d’air en attendant la reprise, qui ne saurait tarder.