Qu'est ce qu'un niwaki, les arbres de jardin taillés à la japonaise

Indissociables des jardins japonais traditionnels, les niwaki séduisent par la pureté de leurs lignes et la poésie de leur silhouette, sculptée en plateaux ou en nuages. Mais savez-vous réellement ce qu’ils sont, ce qu’ils ne sont pas, et comment les entretenir ?

Qu'est-ce qu'un niwaki ?

En japonais, niwa (庭) signifie « jardin » et ki (木) « arbre ».

Un niwaki est donc littéralement un arbre de jardin. Mais, tout comme un arbre en pot n’est pas nécessairement un bonsaï, un arbre de jardin n’est pas forcément un niwaki.

Le niwaki est avant tout le fruit d’un art de la taille, qui partage de nombreux principes avec celui du bonsaï : taille en nuage, taille en plateaux, équilibre des volumes… On dit souvent que ce style exprime la « quintessence » de l’arbre.

Ce que n’est pas un niwaki

Il est important de lever une confusion fréquente. Dans les magazines, sur internet ou en jardinerie, on voit parfois des arbres étiquetés « niwaki » qui n’en sont que des imitations simplifiées.

Ces arbres, aux branches raides et nues, terminées par de simples boules de feuillage, relèvent plus d’un style décoratif occidental inspiré du Japon que de la véritable tradition. Ils peuvent plaire, mais ils ne reflètent pas l’essence du niwaki.

L’esthétique du vrai niwaki

Imaginez un grand bonsaï et vous aurez une bonne première idée. Un niwaki se caractérise par :

  • Des branches taillées et formées avec soin pour créer un style épuré et aérien.
  • Un feuillage disposé en plateaux distincts et étagés, commençant souvent au premier tiers de la branche.
  • Un tronc conique avec un mouvement naturel (sauf dans les styles droits formels).
  • Des branches basses plus larges et puissantes, s’affinant vers le sommet (apex)
  • Un apex arrondi, évoquant la cime d’un vieil arbre vénérable ayant traversé les siècles.

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Niwaki et bonsaï : quelle différence ?

Le bonsaï est un arbre miniature cultivé en pot, dont la croissance est maîtrisée par la taille et la ligature.

Le niwaki, lui, est de taille normale ou semi-naine, planté en pleine terre ou en grand bac. Il joue un rôle architectural dans le jardin, structurant l’espace par sa silhouette.

Avec quelle espèce peut-on faire un niwaki ?

Les deux principales essences les plus courantes sont les érables et les pins. Ce sont celles que l'on retrouve souvent dans les jardins japonais. En théorie, presque tous les arbres se prêtent à la formation d’un niwaki. 

On peut ainsi former des niwaki à partir d’ifs, de genévriers, de cyprès… À condition qu’il atteigne au moins 1 mètre de hauteur. Les arbustes trop petits ne sont pas adaptés : un niwaki doit avoir une certaine présence. Voici quelques exemples de variétés les plus adaptées.

Conifères

Feuillus

Comment créer un niwaki ?

La création d'un niwaki s'apparente fortement à celle d'un bonsaï, tout simplement parce que la plupart des techniques que nous employons pour former nos arbres en pot sont directement hérités des techniques utilisées il y a des siècles dans l'art du jardin, d'abord en Chine puis au Japon.

Nous partons souvent de jeunes plants cultivés en pleine terre, que l’on taille chaque année afin de donner mouvement et structure au tronc et aux branches. Viennent ensuite le travail de la ramification, la sélection des branches, la densification…

Patience obligatoire : il faut des années pour former un niwaki, et des décennies pour en obtenir un digne des plus beaux jardins japonais.

Doit-on planter un niwaki dans un bac de culture ou en pleine terre ?

Les deux solutions sont possibles, avec chacune leurs avantages et leurs contraintes.

S'il est planté dans un bac, il va être surélevé et vous pourrez mieux l'apprécier. Mais lorsque vous devrez le tailler vous aurez rapidement besoin d'une échelle pour atteindre la tête. Un niwaki d’1m50 planté dans un bac de 80cm de haut arrive à 2m30 de hauteur totale.

La culture en bac s'apparente à la culture en pot, le substrat sèche plus vite qu'en pleine terre et il faudra également rempoter régulièrement l'arbre pour tailler les racines et laisser de l'espace pour les nouvelles. C'est une opération qui est plus espacée que pour un bonsaï, vous pouvez laisser le niwaki dans son pot plus de 10 ans sans problème mais qui s’avère quand même délicate et physique !

Planté en pleine terre, la culture est plus facile mais pour que l'effet esthétique soit intéressant il faut quand même une hauteur minimale de 1m20, surtout si l'arbre est planté en isolé. Mais en terre, la nature reprend vite ses droits et l'arbre va pousser beaucoup plus rapidement qu'en pot. L'entretien sera donc plus fréquent, surtout avec les feuillus qui demanderont plusieurs tailles par an. C'est surtout sur la tête qu'il faut être vigilant, car la tendance apicale fait que l'arbre cherche à aller toujours plus haut et c'est cette partie qui est la plus vigoureuse.

En résumé : 

En bac :

  • L’arbre est surélevé, plus visible.
  • Attention à la hauteur totale.
  • Le substrat sèche plus vite, et il faudra rempoter tous les 8 à 10 ans pour tailler les racines.

En pleine terre :

  • Croissance plus rapide et entretien plus facile.
  • Prévoir une hauteur minimale de 1,20 m pour un bel effet, surtout en isolé.
  • Les feuillus peuvent demander plusieurs tailles par an.
  • Surveiller particulièrement la tête : la croissance apicale est vigoureuse.

Où et quand planter un niwaki ?

Le niwaki est un arbre de structure. Il doit pouvoir s’exprimer, être mis en valeur, et non caché dans un massif trop dense.

Emplacement : dégagé, avec une bonne circulation d’air.

Exposition : Ensoleillé à mi-ombragé, selon l’espèce :

  • Les érables préfèrent la mi-ombre, surtout en été, pour éviter les brûlures du feuillage.
  • Les conifères s’épanouissent en plein soleil, à condition que l’exposition ne soit pas brûlante.

Protégez les jeunes plantations des vents violents avec des brise-vents temporaires.

Le sol doit être bien drainé, souple et riche :

  • Conifères : ils tolèrent un sol neutre à légèrement acide.
  • Érables : ils préfèrent un sol humifère et légèrement acide.

Dans les sols argileux, on peut :

  • Ajouter du sable, de la pouzzolane ou du terreau forestier,
  • Planter sur une petite butte pour éviter l’excès d’eau en hiver.

Périodes idéales :

  • Automne (septembre à novembre) pour favoriser un enracinement hivernal.
  • Printemps (mars à mai) lorsque le sol se réchauffe.

Évitez les périodes de gel et de fortes chaleurs.

L’entretien et la taille

La taille du niwaki est progressive et maîtrisée. Elle ne cherche pas la performance, mais la forme et l’équilibre.

Vous pouvez faire le choix d'acheter un arbre de jardin taillé en nuages, le planter et le laisser pousser. Mais en quelques années vous allez perdre les plateaux bien délimités, la nature a horreur du vide et elle va rapidement combler les espaces.

Quand tailler ?

  • Taille de structure : fin du printemps ou automne.
  • Pincement des jeunes pousses : régulier pendant la période de croissance, pour densifier la ramure.

Ne taillez jamais dans le vieux bois (surtout chez les conifères) : le bourgeonnement arrière est très limité.

Utilisez des outils bien affûtés et désinfectés.

Un niwaki s'entretient en appliquant quelques principes essentiels :

Il doit être léger et aérien, avec peu de branches mais des branches développées. Les japonais disent qu'un oiseau doit pouvoir traverser l'arbre sans que ses plumes ne touchent une feuille.

Pour former les plateaux, coupez toutes les pousses qui sont clairement orientées vers le bas ou vers le haut. Elles sont coupées car au fil des années elles formeront des branches disgracieuses

En hiver, sur un feuillu qui a perdu ses feuilles, regardez la structure des branches, éliminez celles qui se croisent. Quand il y a une fourche avec 3 départs ou plus, n'en gardez que 2.

Sur un pin, vous taillez les chandelles de la même façon qu'un bonsaï de l'espèce. À la fin de l'hiver vous pouvez également abaisser des branches et les mettre à l'horizontale en utilisant des haubans.

Arrosage : attention à l’équilibre

La première année, un arrosage régulier est crucial, surtout en été. Ensuite, une fois bien implanté, le niwaki devient relativement autonome.

Astuce : Un paillage organique (écorces, feuilles mortes, chanvre…) est recommandé :

  • Il protège les racines du froid et de la sécheresse,
  • Et limite les herbes concurrentes.

Fertilisation : nourrir sans forcer

Les niwaki n’ont pas besoin d’être boostés. Une fertilisation douce suffit :

  • Engrais organique ou équilibré,
  • Appliqué au printemps et/ou à l’automne.
  • À la pépinière, les niwaki sont fertilisés avec de l’engrais universel bleu à tomates (NPK 12 12 17)

Évitez les apports trop riches en azote qui favorisent une croissance trop rapide et peu esthétique.

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